Dans un paysage culturel secoué par la hausse des coûts et les choix budgétaires, l’APBFB ne lâche rien : six réseaux en suspens, 156 acteurs reconnus et 730 000 Fidèles de la lecture publique
Depuis la rentrée 2024, l’Association des professionnels des bibliothèques francophones de Belgique (APBFB) se fait la voix collective de ses plus de 320 adhérent·e·s – bibliothécaires, médiateur·rice·s numériques, conteur·euse·s, formateur·rice·s – pour que la lecture publique ne devienne pas la variable d’ajustement d’un budget « en statu quo ». Le 20 décembre dernier, lors d’un entretien direct avec Mme la ministre-présidente Degryse, notre association a obtenu la promesse qu’aucune coupe ne serait opérée dans le secteur socioculturel pour 2025, mais le + 1 % alloué à la lecture publique n’efface pas une inflation à 3,5 % et creuse, de fait, un recul réel du pouvoir d’achat des réseaux.
Cette injonction au statu quo pèse particulièrement sur les six communes dont les dossiers de reconnaissance sont complets depuis plus de dix mois : après le dépôt officiel, l’avis favorable de l’inspection et la validation des commissions, aucune subvention n’est venue soutenir leurs premiers pas. Ces six réseaux, qui fonctionnent aujourd’hui « comme si » ils étaient reconnus, se heurtent à un mur politique et budgétaire, alors même que la ministre parlait de transparence et de pédagogie, aucune information officielle ne leur est encore parvenue.
Dans le même temps, l’écart se creuse entre la vitalité des pratiques – animations, café-lecture, ateliers d’inclusion numérique, campagnes « Lisez-vous le belge ? » mobilisant 200 réseaux en novembre 2024 – et l’absence de moyens pérennes pour structurer ces innovations.
La transformation promise, durant la campagne électorale, des bibliothèques en « espaces culturels vivants » dotés de moyens adaptés se heurte à l’absence de crédits supplémentaires.
L’APBFB poursuit sans relâche sa mission de négociation et de mobilisation : relances régulières auprès de l’Administration, rencontres de terrain avec les édiles, campagnes de sensibilisation auprès des citoyen·ne·s. Car, plus qu’un lieu de prêt, la bibliothèque est un pilier démocratique et social : un tiers-lieu où s’invente le lien, se construit l’émancipation et s’affirme la diversité des voix.
L’APBFB, force de négociation et de défense des bibliothèques publiques