Le 13 octobre dernier à la Cité Miroir à Liège, les Territoires de la mémoire (Bibliothèque George Orwell) et l’APBFB étaient partenaires de la soirée autour de Loïc Boyer et Odile Flament. Cette rencontre prenait place dans la 4e édition de la Bibliothèque insoumise, cette fois consacrée aux albums pour enfants et illustrée par une belle exposition interactive intitulée « Et si lire, c’était désobéir ? »
Loïc Boyer, venu de France, nous a plongé dans les années pionnières de l’illustration (1966-1986) et rappelé des noms tels qu’André Delpire, puis Harlin Quist et François Ruy-Vidal, découvreurs des talents de toute une génération d’illustrateurs. La qualité graphique, la liberté créatrice, les inventions formelles, les sources d’inspiration métisses (publicité, pop culture, presse pour adultes…) aboutissent à un foisonnement sans précédent d’artistes qui ne travaillent pas avant tout pour la jeunesse parce qu’ils ne considèrent pas les enfants comme un public à part. Nicole Claveloux, Philippe Corentin, Henri Galeron et les autres peuplent encore les rayons de nos bibliothèques.
Odile Flament , éditrice bien de chez nous, a confié à son auditoire les quatre piliers de sa maison Cot Cot Cot éditions : la poésie, l’engagement, le grain de folie et le refus de se prendre au sérieux. Elle dit aimer bousculer ce qui est normatif et s’intéresser particulièrement à l’image juste, proche des émotions, ainsi qu’à l’objet-livre. Son catalogue interroge la norme, joue avec la langue et envisage son environnement. Ses livres nourrissent l’enfant, s’adressent à l’enfant dans l’adulte comme au futur adulte dans l’enfant pour l’aider à grandir. La collection « Combat » lancée depuis peu vise un public adolescent et propose des textes d’auteurs réputés pour adultes.
Les deux invités du jour s’accordent sur cette conception du livre pour la jeunesse qui n’est pas différent de la littérature pour adulte qu’il croise dans ses formes, ses recherches artistiques, ses auteurs, ses engagements…
Françoise Dury, présidente